La lutte contre le vieillissement est souvent citée comme l'une des préoccupations premières des consommateurs de produits de beauté, et pourtant, la définition même de ce que signifie vieillir (et plus précisément "devenir vieux") est en train de changer. Une récente enquête réalisée par Toluna x Harris Interactive révèle l'évolution de la perception du vieillissement par les consommateurs français.
Cette enquête apporte un éclaire intéressant sur la vieillesse en fournissant de nombreuses informations sur la perception et l'attitude des consommateurs vis-à-vis du vieillissement. Nous nous sommes plongés dans les résultats publiés afin de mettre en évidence les points clés du rapport et d'explorer ce que cela signifie pour le futur de l'industrie de la Beauté.
La perception de la vieillesse - un état d’esprit
Si l’on en croit les Français, il semble difficile de donner un âge à la vieillesse. Quand on demande aux Français à partir de quel âge on est « vieux », 50% se refusent à donner une réponse chiffrée. Chez ceux qui s’y risquent, les âges donnés sont très disparates : En moyenne, les répondants estiment que nous sommes « vieux » à partir de 68 ans, même si cette estimation diffère en fonction de l’âge des répondants (l’âge de la vieillesse commence à 58 ans en moyenne chez les moins de 35 ans et à 74 ans chez les 65 ans et plus). Être « vieux » ou non dépend aussi du contexte social. Dans le cadre de l’entreprise, le « seuil » de la vieillesse est plus précoce aux yeux des Français. En effet, ceux qui se prononcent sur la question estiment, en moyenne, qu’on est considéré comme « vieux » dans une entreprise dès 54 ans.
Ainsi, la vieillesse n’est pas qu’une question d’âge mais plutôt une question d’état d’esprit. En effet, aux yeux des Français, il s’agit bien plus d’une question d’état d’esprit (85%) ou d’état de santé (81%) que d’âge chronologique (50%). Les plus jeunes, eux, accordent nettement plus d’importance à l’âge (73% chez les 18-24 ans).
L’âge mûr, une période associée à des valeurs positives ?
Les Français expriment une image très optimiste de la maturité. Pour eux, être « vieux », c’est avant tout pouvoir transmettre aux autres son expérience de la vie (88%), avoir plus de recul sur les choses (85%), et avoir plus de temps pour soi (83%) et pour ses proches (81%).
Si certains aspects plus négatifs sont également majoritairement associés à la vieillesse (c’est considérer que les choses étaient mieux avant (71%), ne plus comprendre les jeunes (62%), ou encore avoir une vie sociale moins remplie (51%), les Français refusent d’associer âge et déconnexion de la société.
Les français indiquent apprécier la compagnie de leurs aînés, en particulier, lorsqu’ils font partie de leur famille : 90% déclarent apprécier de passer du temps avec des personnes considérées comme « âgées » de leur famille.
Se sentir vieillir : des sentiments ambivalents
Les Français se montrent relativement sereins face à la perspective de leur propre vieillissement. 71% d’entre eux affirment être sereins (mais seulement 16% s’estiment très sereins) quand 29% avouent se sentir anxieux. En revanche, ces sentiments diffèrent selon le genre : si 80% des hommes se disent sereins, seules 63% des femmes en disent de même.
Cette sérénité découle du fait que les Français associent la vieillesse à des étapes différentes étapes de vie positives : l’accès à la propriété, l’installation en couple, le fait d’avoir des enfants, des petits-enfants. Seulement, d’autres étapes montrent que la sérénité face à l’avancée en âge reste relative.
Si l’apparition de signes extérieurs de l’âge, le fait de ne plus comprendre certains mots ou expressions utilisés par les plus jeunes sont des marqueurs d’âge que les Français acceptent encore bien, ils vivent beaucoup plus mal de voir apparaître des douleurs liées à l’âge ou de premiers troubles cognitifs. 42% des Français indiquent surtout redouter le risque de devenir dépendant et cette perspective inquiète nettement davantage que le risque d’isolement (15%) ou les changements dans l’apparence physique (14%).
Le vieillissement de la société, entre défi et opportunité
Le vieillissement rapide de la population est considéré à la fois comme un défi – celui de repenser le modèle social, l’héritage, etc. – et comme une opportunité – celle d’enrichir la société par les liens et la transmission entre les générations. Mais aujourd’hui, les Français sont mitigés quant à la préparation de la société face à cette évolution démographique : seuls 46% jugent que celle-ci est bien anticipée (38% seulement chez les 65 ans et plus qui sonnent particulièrement l’alerte).
Les Français attachent de l’importance au sort de leurs aînés. Aussi, ils portent un jugement assez défavorable sur la place qu’on réserve aux seniors dans la société actuelle. En effet, même après la crise du Covid-19, 2/3 des Français (66%) considèrent qu’on ne se préoccupe pas assez de la santé des seniors en général. Ainsi, les 65 ans et plus trouvent surtout qu’on ne se préoccupe pas assez de leur situation financière (82%) et de leur opinion (81%).
Sources : Toluna x Harris Interactive pour les Zooms de l’Observatoire Cetelem 2022 : Enquête 2/3 Vieillir, ça veut dire quoi ?